RECHERCHES SUR MORE.                    103
trouvait encore dans cette maison au commencement de 1692 lorsqu'elle chargea son procureur Dup, de poursui­vre les débats et contestations survenus entre elle et les Guérin1. Madeleine Poquelin avait, dès le 30 juin 1691, re­noncé à la continuation de la communauqui s'était pro­longée après la mort de son re entre elle et Armande Béjard, « comme lui étant icelle continuation de commu­nauplus onéreuse que profitable, » et elle n'acceptait « ladite communauté » qu'en l'état où elle était au 20 mars 1673, jour où l'inventaire de Molière avait été ter­miné. Les Guérin avaient réclamé et les parties se trouvaient renvoyées, par sentence du Châtelet du 30 décembre 1692, devant « maître François Pillon l'aîné, procureur audit Ghâr telet de Paris, demeurant rue Grenier-Saint-Lazare, pa­roisse Saint-Nicolas-des-Champs. » Ces contestations se pro­longèrent pendant plus de deux ans, et la fille de Molière était venue se loger près du procureur Pillon, rue du Tem­ple, paroisse Saint-Nicolas-des-Champs, lorsqu'enfin elle signa le 26 septembre 1693, avec son beau-père et sa mère, une transaction conforme à l'avis et expédient donné par maître Pillon*, le 9 du même mois. Par cette transaction, les Guérin remettent à la fille de Molière huit cents livres en deniers comptants, un titre de rente de deux cent soixante-quinze livres, provenant du remploi d'une partie des onze mille livres remboursées par Lulli, et les titres constatant l'hypothèque de cinq cents livres de rente sur la maison des piliers des halles, à condition que Madeleine Poquelin payera sur les loyers de cette maison deux cent cinquante livres par an à sa mère, « jusques au jour de son décès. » Ainsi l'argent que Molière avait voulu donner à son re, devait être, vingt-cinq ans plus tard, une des ressources mises à la disposition de sa fille unique et héritière, par ceux qui avaient si mal gouverné les riches successions de Madeleine Béjard et de Molre.
1. Document Lin. ■--- 2. Documents n°» LIV et LV.